Poème de Kuo An Zhe traduit du chinois par Kaku-an
Version française du Rév. Shi Chuan Guang
1. A la recherche du BœufSeul dans le pays sauvage, perdu dans la jungleIl cherche, il cherche. Eaux bouillonnantes montagnes lointaines Cheminement sans fin. Epuisé désespéré il ne sait où aller Il n'entend dans le soir que le chant des cigales dans le bosquet d'érable |
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2. Des tracesLe long du torrent et sous les arbres, des traces dispersées.Les herbes odorantes poussent dru. Passée par là? Ou déjà loin? La Bête erre-t-elle au delà des collines? Nulle part cachée Quelque part elle se dresse Les naseaux levés au ciel. |
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3. Le Bœuf est làSur une branche làUn rossignol perché chante à plein gosier. Chaud soleil brise apaisante. Au bord de l'eau des saules verts. Le Bœuf est ici, c'est lui. Il ne se cache point. Sa tête superbe ornée de cornes majestueuses Quel peintre saurait l'esquisser? |
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4. La captureAvec toute la force de son êtreL'homme a fini par attraper la Bête Sauvage Puissante indomptable Qui par moments fait mine de se calmer. Et voici qu'elle s'échappe et se perd Dans la brume impénétrable d'une passe de la montagne. |
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5. Le dressageL'homme ne lâchera plus désormais ni le fouet ni la longeDe peur que la Bête ne s'enfuie vers un territoire inextricablement souillé. Attentivement dirigé Le Boeuf se montre franc et docile. Alors sans chaîne, sans attache, il suit de lui-même le bouvier. |
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6. Retour à la maisonA califourchon sur la Bête, voici l'Homme tranquilleQui chemine vers la maison. Dans le brume du soir. Au loin le son d'une flûte. Il chante un air en mesure. Son cœur est plein d'une joie indicible. Ce qu'il est à présent, Ceux qui le savent doivent-ils le dire? |
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7.Le Bœuf a disparu. L'Homme est seulMonté sur la Bête il a atteint la maison.Le Bœuf a disparu Effacé, à jamais absent. L'Homme serein assis Tandis que le soleil est déjà haut dans le ciel Reste là calme à rêver. Sous le toit de chaume sont remisés la longe et le fouet désormais inutiles. |
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8. Hors de vue L'Homme et le BœufIl n'y a plus que vide ;- vides le fouet, la cordeL'Homme et le Bœuf. Qui peut donner acte de l'infini du ciel? Par dessus le fourneau ardent, Nul flocon de neige ne peut se déposer. Quand les choses ainsi se concluent L'esprit du vieux maître est présent. |
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9. Retourner à l'Origine, revenir à la SourceRetourner à l'Origine, revenir à la SourceC'est déjà un faux pas ! Mieux vaut rester chez soi aveugle et sourd Sans trouble sans affaire Assis dans une hutte Sans rien connaître du dehors. S'accorder au flux du torrent qui s'écoule Vers on ne sait où. Et les fleurs s'épanouissent si rouges Eclatantes. Pour qui sont elles? |
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10. Entrer dans la Cité, mains tendues à la béatitudePoitrine dénudée pieds nusIl arrive sur la place du marché Barbouillé de fange et de cendres Et il sourit! Nul besoin du pouvoir miraculeux des dieux. Voici qu'il avance la main Et les arbre morts se couvrent de fleurs. |
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